Dans quelques jours notre ville de Bordeaux accueillera « The Tattoorialist » …
J’ai donc décidé d’interroger le talentueux Nicolas Brulez, qui est à l’origine de ce projet, afin que nous en sachions un petit peu plus sur lui et sur son idée dingue de parcourir la France des tatoués…
Bonjour Nicolas, je te souhaite la bienvenue sur mon blog.
Merci à toi de m’accueillir et de me permettre de parler de la phase 2 du projet.
Commençons par le commencement, peux tu te présenter en quelques lignes ?
La concision n’est pas mon fort … Je suis un passionné, avec tout ce que cela peut comporter comme désagrément : l’impatience, l’impermanence, les excès d’idées.
Au départ je suis infirmier, je travaille en psychiatrie à Paris, je cultive avec mon âme sœur un intérêt particulier pour la mode et les jeunes créateurs, nous avons d’ailleurs depuis 6 ans un blog : IN&OUT.
En parallèle je suis fasciné par la culture du tatouage, au sens anthropologique.
J’aime l’art, notre appartement ressemble d’ailleurs plus à une bibliothèque qu’à un logement.
Peux tu nous en dire un peu plus sur » The tattoorialist » ?
Pour moi The Tattoorialist est mon cheval de Troie, il me permet de faire des rencontres impossibles.
Le tatouage est un dénominateur commun aux gens que nous accostons. Mais ce qui m’intéresse le plus est sans nul doute leur histoire, leurs émotions, cette communion éphémère entre deux personnes qui se découvrent.
The Tattoorialist, après 2 ans d’existence, est en phase d’expansion.
Nous avons créé un défilé, une gazette, une soirée de concerts, un livre (…) l’histoire semble nous transporter de plus en plus loin. Nous avons de beaux projets dans les tiroirs, le street art est un domaine qui m’attire. J’ai envie de replacer les tatoués au cœur de la cité.
Nous allons relancer notre gazette d’ici septembre, avec une nouvelle version, plus de pages, plus d’intervenants (mode, musique indépendante, culture tatouage, graphisme, art, …).
Nous terminons à peine notre premier livre, qui sortira le 10 octobre …
J’ai envie de refaire un défilé aussi.
Mais au-delà de toutes les idées qui me viennent, The Tattoorialist est un projet collaboratif.
Nous sommes très entourés, nos amis et notre famille sont là pour nous guider, nous rassurer, beaucoup participent de très près à tout ça.
Et ce tour de France des tatoués alors, ça t’es venu comment ?
Nous avions organisé en 2013 plusieurs réunions à la maison pour sortir la tête du guidon. C’est là qu’a émergé l’idée, voire l’envie , du Tour de France.
Un besoin de rencontrer cette France tatouée, hors des codes dictés par la tendance parisienne, des tatoués authentiques, détachés du « qu’en dira t’on ». Et puis, je pense que nous avions besoin de nous confronter aux gens qui soutiennent le projet.
Je suis protégé à Paris, je suis chez moi, c’est confortable. Ce Tour de France répond finalement à un retour aux sources. Nous voulons montrer que la France est un beau pays, avec des gens intéressants. Je dis souvent que si nous avions été de New York, le projet aurait explosé, parce que c’est cool d’être américain, pour des français. Mais voilà nous sommes de ce petit pays ou les gens trouvent tout NUL. … inversons la tendance, soyons fiers de nous !!!!
Qui t’influence dans ton travail ?
Mes influences sont tellement nombreuses, elles vont de la sculpture avec Rodin (je pourrais passer des heures au Louvres à admirer les œuvres de ceux qui créent le volume et les émotions avec des gestes aussi violents), à la peinture (je voue un culte au surréalisme, Magritte est partout à la maison, Hopper m’intrigue tant sa vision est photographique), la mode n’est pas en reste (l’univers de Rad Hourani est fascinant, Jean Paul Gaultier ne cesse de me surprendre, sans compter JCDC ou encore Stéphane Rolland), sans oublier la photographie (Cartier Bresson, Uféras, Depardon, Avedon, Arbus, …).
Je crois que tout m’inspire, souvent je regarde les gens dans la rue, dans le train, ils me fascinent. Je m’enthousiasme souvent d’une lumière entre deux rues.
Le plus dur dans ce projet reste finalement que la photo est faite par celui qui est devant l’objectif, je ne suis qu’un outil pour son image. Nous avons épuré notre projet au maximum pour que rien ne vienne interférer entre le sujet et le spectateur. Tout doit être simple, authentique, avec ses défauts surtout.
Tu parcours plusieurs villes grâce à ce projet, comment les as tu choisis ?
J’aime faire confiance aux gens, au risque d’être déçu parfois.
Quand l’idée du Tour de France s’est précisée, nous avons simplement demandé aux gens sur les réseaux sociaux, un vote démocratique en quelque sorte. Je voulais vraiment que nous rencontrions cette France volontaire, et surtout avoir la surprise de découvrir les étapes du Tour .
As-tu une anecdote à nous raconter, une rencontre coup de coeur, ou un tatouage/tatoué(e) qui ta marqué en particulier ?
En deux ans de projet j’ai du rencontrer plus de 250 personnes, je les connais tous plus ou moins maintenant. Alors oui j’ai pas mal d’anecdote, des phrases touchantes, des moments chaleureux, des moments de gènes aussi. Mais je me souviens particulièrement de ce weekend à Bruxelles avec ma belle famille. Nous avions prévu de shooter 3 personnes et ce matin là au pied de l’hôtel, alors que je photographiais une demoiselle, je sentais une présence derrière moi, la demoiselle retire subitement son collant devant moi… en me tournant je m’aperçois du regard amusé de ma belle-mère !!!
Nos shootings ressemblent souvent à ça, des moments de bonne humeur.
Nous avons déjà réalisé deux étapes du Tour, Lille et Nantes, ce qui me marque le plus est l’enthousiasme des gens, les kilomètres parcourus pour venir nous voir, la générosité.
A Lille nous avons arrêté Justine pour la shooter , elle revenait de faire des courses… Le lendemain elle nous accueillait chez elle pour nous permettre d’imprimer nos photos pour les collages…
Le tatouage qui m’a le plus marqué est celui de Pauline, tatouée par DEAD MUNCH STREET.
Un cœur anatomique, sur les côtes, pour le projet « Organ Donor » dont l’argent est reversé à l’UNICEF, une idée intelligente.
Quelle est ta plus grande fierté ?
Celle de mes parents et de Mylène
Tu photographies des « tatoué(e)s » mais parlons un petit petit peu des tiens. Quel à était ton tout premier tatouage ?
Mon premier …
le bras gauche entier, un dessin fait sur 6 mois, mêlant toutes mes inspirations (un voyage au Japon, mon métier…).
Il est étrange, pas forcément beau mais c’est le mien.
Tu en possède combien actuellement ? En as-tu regretté certains ?
J’ai du mal à compter mais je dirais 6.
Le regret ne fait pas partie de mon univers. J’assume tout, surtout mes erreurs.
Tu vas donc d’ici peu, poser tes objectifs afin de photographier nos amis Bordelais.
Dis moi où et quand aurons nous la chance de poser pour toi ?
Nous serons chez vous le weekend prochain et nous cherchons toujours le lieu parfait.
Nous le communiquerons 2 jours avant notre arrivée 😉
Qu’attends tu de toutes ces rencontres ?
Ce Tour de France sera peut être notre 2ème livre … nous en saurons plus bientôt.
Je te remercie pour ton enthousiasme ainsi que pour le temps accordé à mon interview.
Aurais- tu un dernier mot pour la fin ? «
Merci à toi de t’intéresser à nous.
Si notre interview vous à plu et que vous souhaitez en savoir encore un peu plus,
filez suivre The Tattoorialist sur Facebook, Twitter et Instagram.
Retrouver toutes les photos et bien d’autres sur le site internet de the tattoorialist.
Et si vous avez des endroits Bordelais à leur proposer pour le shooting du 20 et 21 juin,
n’hésitez pas à leur suggérer sur Facebook.
1 Comment
Super cet article! Belle découverte! 😉 ça donne encore envie de se faire tatouer!